Sébastien Gryphe

 

William Kemp

  Introduction

 


Cette base de données des éditions imprimées à Lyon par Sébastien Gryphe entre 1528 et 1556 a été constituée en deux temps. D’abord, en 2000, à partir de la bibliographie de S. von Gültlingen (voir plus loin), j’ai saisi les éditions des auteurs (ou anonymes) contemporains pour les hommes du XVIe siècle, c’est-à-dire presque exclusivement les textes écrits au XVe et au XVIe siècles jusqu’à la mort de Gryphe en 1556. Le but de ce premier travail a été de préparer le terrain pour un colloque sur Gryphe, qui a finalement eu lieu en novembre 2006, organisé par l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (enssib) avec la collaboration de la bibliothèque municipale de Lyon, pour marquer le 450e anniversaire de la mort du célèbre imprimeur (actes publiés en 2008).
J’ai entré dernièrement les informations concernant toutes les autres catégories : les très nombreuses éditions des auteurs de l’Antiquité, les éditions complètes ou partielles de la Bible, et les éditions d’Érasme, qui sont si courantes qu’en 2000 j’avais décidé de les mettre de côté.

Par la suite, nous avons ajouté les quelque 120 impressions d'in-folios juridiques produites par Gryphe pour la Compagnie des libraires entre 1524 et 1535. Les recherches par internet ont permis la découverte d'un dixième titre pour l'année 1524, sa première année d'exercice, avec exemplaires localisés à Padoue, Pampelone et Rostok. Au colophon se lit l'unique occurrence de la formule « ex officina literaria » ainsi que « Lugduni ex officinla literaria Sebastiani Gryphis Germani 1524 ». Gryphe pensait-il déjà à la prochaine étape de sa carrière?
    J’espère avoir tiré un maximum de profit du travail de mes prédécesseurs. D’abord, Henri et Julien Baudrier, qui ont commencé il y a un siècle environ par publier un très riche catalogue dans la Bibliographie lyonnaise. Actuellement, la base de données « BEL16 : Gryphe » contient 1596 éditions, ou plutôt ce que j’appellerai des « quasi-éditions », en raison des nombreuses redatations ou datations doubles que nous connaissons actuellement, y compris l'édition mystérieuse de Regensburg, sur laquelle Bettye Chambers s'interroge depuis plusieurs années Cette édition dont l'unique exemplaire connu est incomplet du titre et du colophon comporte les quelque 110 gravures de I.F. employées par Gryphe en 1542. Que cette édition ait été en réalité imprimée par Gryphe ou par Jean de Tournes, elle doit être présente dans le catalogue Gryphe - et probablement aussi dans le catalogue Tournes. Le huitième volume de la Bibliographie lyonnaise (1908) en décrivaitt près de 1 200 (1 190). En outre, Baudrier fournit des informations sur les textes préliminaires. J’ai repris certaines de ces informations. Il reste à compléter.
    Quant à Sybille von Gültlingen, le volume 5 de sa Bibliographie des livres imprimés à Lyon au seizième siècle a le grand mérite d’avoir réorganisé le matériel cité par les Baudrier en procédant non seulement par date mais aussi par ordre alphabétique des noms et des anonymes, et d’avoir numéroté les entrées. Son livre étant paru en 1997, elle a sans doute peu bénéficié de l’informatisation des catalogues des bibliothèques et de l'ouverture des grands catalogues collectifs et métacatalogues comme le Copac, le KVK ou WorldCat. Cependant, elle a fort bien exploité les bibliographies existantes, et l’inscription des nombreux exemplaires et des éditions conservés en Allemagne et en Espagne représente une avance certaine. Par contre, elle n’a pas pris connaissance de la deuxième collection la plus massive de Gryphiana   – après celle de la BM de Lyon –, conservée à la John Rylands University Library à Manchester. Richard Copley Christie (1830-1901), l’auteur de la première grande biographie d’Étienne Dolet (1880 et 1899) et d’un article sur Gryphius, a légué plus de cinq cent cinquante éditions à l’University of Manchester. Le catalogue de cette substantielle collection a été publié par Charles Leigh en 1915. Récemment, j’ai également ajouté les éditions et exemplaires conservés à Versailles et à Poitiers lorsqu’il y avait moins de dix exemplaires déjà notés, en me basant sur les bibliographies de ces deux collections produites par Trevor Peach. J’ai également exploité quelques autres bibliographies, qui sont citées dans la case ‘Références’ et dans la Bibliographie. Pour le moment, j’ai peu utilisé les grandes bases de données sauf pour chercher des exemplaires des éditions citées par Baudrier et/ou Gültlingen mais dont on n’avait pas encore trouvé un exemplaire dans une collection publique. Dans plusieurs cas, il a ainsi été possible d’en trouver au moins un.
    Ce projet est vieux de dix ans. Remercions d’abord Richard Cooper, qui m’a lancé dans le très vaste dossier Gryphe en 1998. L’année suivante, j’ai pu bénéficier d’une bourse d’un mois pour travailler sur la grosse collection de Gryphiana à l’université Yale. Le conservateur de la Beinecke Library, Robert Babcock, m’a aidé à plusieurs occasions pendant mon séjour. Fred Schreiber a eu l’amabilité de me signaler l’existence de quelques collections de Gryphiana, et de quelques publications peu connues de cette presse. Vers 2003, Monica Breazu a eu la gentillesse de m’imprimer une liste des éditions de Gryphe conservées à la Bibliothèque nationale de France. Gérard Morisse m’a signalé quelques éditions et exemplaires qui m’étaient inconnus, et nous le remercions pour son bel article sur Gryphe paru dans la Revue française d’histoire du livre. À la toute fin, les questions et le travail de Lyse Schwarzfuchs sur les éditions lyonnaises comportant de l’hébreu m’ont été d’une utilité considérable. Enfin, j’ai le plaisir de remercier publiquement Raphaële Mouren, qui a tout fait pour que le colloque Gryphe ait lieu et que la confection de cette base de données bibliographique ait pu se compléter.
Octobre 2007